Chacun y va de son petit remède pour lutter contre le COVID-19 ! Au Brésil, le Lolo, un médicament à base d’éther et de chloroforme est censé faire des miracles, tout comme l’absorption en grandes quantités de thé à la menthe et à l’avocat. (Bonjour le goût !) Toujours au Brésil, le whisky bouillant au miel est vivement recommandé sur les réseaux sociaux pour contrer la maladie. Et un Glenmorangie douze ans d’âge, juste normal, dans un verre, avec un glaçon, ce serait-y pas plus efficace ?
En Estonie, le Premier ministre a préconisé aux personnes atteintes par ce foutu virus de porter des chaussettes chaudes, de coller des patchs de moutarde ainsi que de s’étaler de la graisse d’oie sur la poitrine. Pourquoi pas ? Mais je préfère garder ma graisse d’oie ou de canard pour faire cuire mes patates sarladaises ! En Inde, c’est avec de la bouse de bœuf qu’il convient de se badigeonner pour guérir en n’omettant pas de boire de l’urine de veau. Par ailleurs, une affirmation prétendait que seuls les consommateurs de viande pouvaient être contaminés par le virus, le régime végétarien immunisant contre la pandémie. La ficelle est un peu grosse au pays de la vache sacrée !
Au Venezuela, c’est une recette à base de citronnelle, de sureau, de gingembre, de poivre noir, de citron et de miel qui fait miracle, guérissant tout malade du COVID-19, si vous n’êtes pas dégoûté par ce mélange étrange. D’autres prétendaient que la cocaïne faisait un bien fou et éliminait la sale bestiole ! ça, c’est certainement vrai ! Une bonne overdose et vous pouvez-être certain que le Covid-19 ne vous embétera plus jamais !
En Chine, la coïncidence de la mise en service de la 5G à Wuhan, quelques semaines avant l’apparition de l’épidémie, a donné naissance au mythe du virus transmis par les ondes électromagnétiques ! Mais où va-t-il se loger ce virus, dans les équations de Maxwell ? Faut-il prévoir un « terme » de plus ?
Aux États-Unis, la coupe est pleine de solutions miracles. Cela va du gargarisme avec le « Miracle Mineral Supplement » fabriqué à base d’eau de javel, en passant par l’huile de serpent ou par la guérison cathodique. Un illuminé a prétendu sur la chaîne Victory qu’il pouvait guérir les malades du Coronavirus depuis le plateau de l’émission. Il suffisait aux patients de toucher l’écran de leur poste pendant que le « pasteur » priait en direct.
Mais le plus grave n’est pas là ! Le 25 février, Donald Trump a déclaré : « Nous sommes très proches d’un vaccin ». Les chercheurs ont démenti en précisant qu’au mieux sa mise au point demandait de douze à dix-huit mois. Trump a également rectifié le taux de mortalité du Covid-19 en le ramenant de 3 à 4 pour cent à moins d’un pour cent ! Le président a encore affirmé que l’hydroxychloroquine avait été approuvée par la Food and Drug administration, ce qui a été sèchement contredit par le Dr Fauci, expert reconnu des maladies infectieuses. Enfin, trente-huit pour cent de buveurs de bière américains ont refusé de boire une bière… Corona ! Marrant, non ?
Certains de ces remèdes vous ont fait sourire, d’autres vous ont rebuté et vous ne voyez pas, intuitivement, comment l’urine de veau (chez nous, des « guérisseurs » de pacotille ont parlé d’urine d’enfants) pourrait vous guérir d’une maladie infectieuse. Tout comme se plonger dans un bain chaud ou manger de l’ail. Mais réfléchissons. Ne suivons-nous pas des préceptes qui viennent de la nuit des temps ? « Pomme du matin éloigne le médecin » ! Je croque une Golden chaque jour à la fin du petit déjeuner, non pour tenter d’écarter Anne avec laquelle je souhaite vivre le plus longtemps possible, mais parce ce qu’il s’agit d’un adage de ma grand-mère. Est-ce une raison pour « croire » au miracle ? Je suis bien placé pour dire que ce fruit ne m’a pas évité quelques soucis de santé ! A moins que… Comme je n’ai jamais eu le typhus ni la peste, c’est donc que cette pomme du matin possède des vertus thérapeutiques certaines contre ces maladies !
Les croyances sont possibles, mais uniquement en matière de religion, car c’est l’affaire de chacun. Mais dès que la science est convoquée, il n’est plus question de croyances, mais bien de preuves ou non ! Et lorsqu’il n’existe pas de preuves dans un sens ou dans l’autre alors c’est l’incertitude, les matheux parlent d’indétermination. En médecine, puisque c’est le coronavirus qui nous intéresse, des thérapeutes, des scientifiques ont recherché des consensus au travers de nombreuses études afin d’édicter des protocoles de soins. Et les croyances de Trump n’ont rien à faire là-dedans ! Rigueur et connaissances valent mieux que convictions ou croyances !