La Gaspésie en automne
Bordée au nord par le Saint-Laurent, au sud par la Baie-des-Chaleurs et à l’est par le golfe du même Saint-Laurent, la Gaspésie s’étire sur plus de 250 km en longueur et 150 km en hauteur. Partis de Trois-Pistoles, arrivée du traversier qui nous a aidés à franchir les 20 km du fleuve, nous avons rejoint la vallée de la Matapédia pour suivre, en direction de l’est, les rives de la Baie-des-Chaleurs.
Fin septembre, nous parcourons des dizaines de kilomètres sans rencontrer âme qui vive. Les paysages généreux et colorés sont tout à nous et nous en profitons largement pour fixer sur la « pellicule » les teintes mordorées et chamarrées des feuillages d’automne. Tout ici est simplicité et ravissement.
L’accueil des Gaspésiens est aimable, prévenant, empreint de gentillesse. Très attachés à la langue française, quelques habitants nous ont fait part de leurs craintes de voir l’anglais supplanter leur langage. Pourquoi le cacher, c’est notre crainte également ! Parfois, l’accent très particulier de la région et les mots employés provenant souvent du français ancien rendent la compréhension quelque peu difficile.
Les centres d’intérêt foisonnent comme le musée d’histoire naturelle de Miguasha qui recèle le fossile Elpistostege watsoni. Ce fossile est le poisson le plus proche des tétrapodes, ces vertébrés munis de pattes. Autre visite incontournable, le magasin dans lequel nous pouvons nous faire une idée de la vie en Gaspésie au début du vingtième siècle. L’excursion sur l’île Bonaventure, plus grande réserve de Fous de Bassan au monde, est indispensable. Tout comme sont indispensables les traversées du Parc national de la Gaspésie ou du parc du Forillon qui nous permet de rejoindre les berges de l’embouchure du fleuve alors large de 75 km. Mais notre coup de cœur va sans nul doute au Parc national de Bic qui nous a offert des lumières d’une douceur incroyable, moments d’éternité. Les jardins de Métis nous invitent à une promenade dans des chemins tortueux à souhait. Nous découvrons des massifs de fleurs enchanteurs dont nous vous tairons les noms compliqués et barbares, par pure gentillesse.
Paysages d'automne
Histoire naturelle à Miguasha
Le parc naturel de Miguasha donne sur la mer par une falaise au pied de laquelle une courte plage permet, parfois, lors d’éboulement, de recueillir quelques fossiles étonnants. Bien entendu, de nombreux chercheurs fouillent la falaise et mettent à jour des spécimens rares, comme cet Eusthenopteron foordi dont l’anatomie permet de penser qu’il se déplaçait sur terre sur ses « pattes-nageoires »